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La décision de relancer les négociations sur l'accord de libre-échange Malaisie-UE est imminente, selon l'ambassadeur

L'ambassadeur sortant de l'Union européenne (UE) en Malaisie, Michalis Rokas, s'est dit confiant quant à l'imminence de la décision de relancer les négociations sur l'accord de libre-échange Malaisie-UE (MEUFTA), actuellement au point mort.

"Ayant commencé l'exercice d'inventaire l'année dernière, la décision de relancer les négociations sur la MEUFTA pourrait prendre, au maximum, quelques mois", a déclaré M. Rokas [...]

Les négociations pour l'accord de libre-échange (ALE) ont commencé en octobre 2010, avec huit cycles jusqu'en septembre 2012, mais se sont enlisées suite aux réserves de la Malaisie sur l'huile de palme, les politiques d'approvisionnement, les subventions et les clauses de durabilité de l'UE.

M. Rokas a déclaré que les liens commerciaux entre l'UE et la Malaisie étaient importants et que le groupe des 27 membres de l'Europe était actuellement une source vitale d'investissements directs étrangers "malgré le fait que nous n'ayons pas d'accord de libre-échange".

"Cette situation, associée au fait que les fabricants européens et malaisiens et leurs secteurs d'activité respectifs souhaitent un accord, constitue un argument de poids en faveur de la reprise des négociations sur l'accord de libre-échange Malaisie-UE, actuellement au point mort", a-t-il déclaré [...].

C'est le Premier Ministre Datuk Seri Anwar Ibrahim qui a donné un nouveau souffle aux négociations de la MEUFTA qui étaient dans l'impasse, après avoir mené avec succès une mission de commerce et d'investissement en Allemagne en mars de cette année, lorsqu'il a déclaré que la Malaisie avait finalement accepté de relancer les discussions sur le pacte commercial pour renforcer les relations bilatérales et l'intégration régionale.

M. Rokas a déclaré "Il y a un énorme potentiel inexploité et c'est quelque chose (MEUFTA) que j'ai essayé de ramener et de relancer les négociations tout au long de mes quatre années de mandat".

Non seulement les entreprises de l'UE opérant en Malaisie, l'industrie de l'UE et la Chambre de Commerce européenne appellent presque unanimement de leurs vœux un tel accord, mais, plus important encore, les entreprises malaisiennes opérant en Malaisie, notamment la Federation of Malaysian Manufacturers (FMM), l'appellent de leurs vœux.

"Si nous recommençons, nous pourrons conclure rapidement. Soyons sérieux, car personne n'a de temps à perdre et il y a beaucoup de défis à relever au niveau mondial", a-t-il déclaré.

Il a admis qu'il y avait sans aucun doute des questions délicates et sensibles entre la Malaisie et l'UE, "mais croyez-moi, les pays qui ont négocié des ALE avec l'UE ont vu les avantages à la fin des négociations et les ALE qui en ont résulté ont transformé leurs propres économies".

Il a cité l'exemple du Vietnam, une république socialiste avec un système à parti unique dirigé par le Parti communiste, qui a enregistré une augmentation d'un tiers du volume et de la valeur des échanges après son accord de libre-échange avec l'UE.

"Je prévois que le volume et la valeur des échanges de la Malaisie avec l'UE pourraient même être plus élevés, car l'accord de libre-échange libérera le potentiel que nous avons tous les deux.

"En fin de compte, tout est flexible et n'est pas figé", a-t-il déclaré.

Selon les données de l'UE, le commerce bilatéral avec l'UE s'élèvera à 44,7 milliards d'€ en 2023, ce qui fera de l'UE le quatrième partenaire commercial de la Malaisie après la Chine, Singapour et les États-Unis.

Le commerce entre l'UE et la Malaisie est dominé par les produits industriels, les machines et les appareils.

Outre les machines et les appareils, l'UE importe principalement des graisses et des huiles animales et végétales, dont l'huile de palme, des produits chimiques et des instruments optiques et photographiques, et exporte des produits chimiques.

M. Rokas a déclaré que la Malaisie restait un pays très attractif pour les entreprises de l'UE en raison de sa situation géographique, de ses infrastructures très développées et de sa main-d'œuvre qualifiée. "De plus, elle n'est pas très chère.

Le marché intérieur de l'UE, le plus grand au monde avec 450 millions de consommateurs, est extrêmement bénéfique en termes d'accès au marché pour les entreprises malaisiennes.

L'UE n'interdira jamais l'huile de palme
La MEUFTA servirait également de cadre structuré pour consolider les deux économies et leur apporter des avantages dans le contexte des tensions géopolitiques mondiales et de la volatilité économique.

"Il s'agit d'un accord structuré qui garantira que même s'il y a plus de guerres ou plus de problèmes, vous pouvez compter sur l'UE et nous pouvons compter sur la Malaisie. Je pense qu'il est évident que nous devons faire tout notre possible pour améliorer nos conditions de commerce et d'investissement", a-t-il déclaré.

En ce qui concerne l'huile de palme, M. Rokas a déclaré que "c'est un produit de base important pour nous, l'UE étant la troisième destination d'exportation de la Malaisie après la Chine et l'Inde".

"Il n'y a jamais eu d'interdiction sur l'huile de palme et il n'y en aura jamais", a-t-il déclaré, rejetant les rapports de presse et les spéculations des médias qui affirment le contraire.

Parmi les autres domaines susceptibles de faire l'objet d'une coopération accrue dans le cadre d'un ALE figurent l'industrie manufacturière, les semi-conducteurs, les appareils électriques, les produits de base, les services et les industries durables.

Parmi les grandes entreprises européennes présentes en Malaisie figurent Siemens, Braun, Airbus, Infineon, AT&S, Stellantis, Osram, Unilever, Royal Shell, Royal Dutch et Total Energy.

"Nous avons transmis au gouvernement malaisien et au Ministère de l'investissement, du commerce et de l'industrie (Miti) la volonté claire de l'UE de reprendre les négociations. La balle est maintenant dans le camp de la Malaisie et nous attendons la réponse de Miri", a-t-il déclaré.

"Nous sommes à la recherche de nouveaux partenariats de confiance dans le monde entier et nous sommes impatients d'être un partenaire proche tout au long de la présidence malaisienne de ASEAN 2025", a-t-il ajouté.

Ailleurs dans la région ASEAN, M. Rokas a déclaré que l'UE avait conclu un ALE avec Singapour en 2019 et avec le Vietnam en 2020, et qu'elle devrait en conclure un avec l'Indonésie d'ici la fin de l'année 2024, "tandis que nous avons deux nouveaux partenaires enthousiastes, la Thaïlande et les Philippines, avec lesquels nous avons commencé à négocier".

Selon lui, la Malaisie est la seule grande économie à ne pas avoir négocié récemment un ALE avec l'UE.

"Le monde est très instable. La Malaisie est une poche de stabilité et il est évident que l'UE fera tout son possible pour améliorer les conditions (bilatérales) de commerce et d'investissement", a-t-il déclaré.

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Source: The Edge - https://theedgemalaysia.com/node/722393